L’artiste Caroline Polle travaille actuellement sur de grandes structures aériennes en glycine, clématite, houblon, ronce, saule, noisetier et papier, donnant forme à des suspensions évoquant des cerfs-volants. Au Guatemala, en Nouvelle-Zélande, en Inde, les cerfs-volants représentent les liens entre les morts et les vivants. Ils sont associés à des rituels de clôture de deuil. Dans la création de ses structures aériennes, Caroline Polle tend à rendre visible cette dimension de deuil. Dans un monde brutal, destructeur, injuste, souvent inhumain et pesant, il lui importe de créer des formes inspirant la légèreté. Dans Bilder für den Himmer, Des peintures pour le ciel, de Paul Eubel, édité en 1990 et retraçant la production d’une vingtaine de cerfs – volants par des artistes contemporains en regard de l’héritage japonais, est mentionné :

« Le désir d’être plus léger que l’air, de s’affranchir de la pesanteur, de faire du ciel un espace de jeu, de créer des Wunschbilder : images – souhaits, visions, rêves, idéaux … permet de faire exister un monde inversé du quotidien. Nous avons besoin de cette liberté sans but et sans frontière. Or, où mieux que dans le jeu avec le vent réside cette liberté ? ».

Son travail réalisé en résidence sera exposé du mercredi 28 mai au dimanche 31 mai au côté des cerfs volants réalisés lors des ateliers à La Broussaille et d’un cerf-volant réalisé par des résidents du Centre de Rééducation et Réadaptation Fonctionnelle André Lalande à Noth.  

Vous pourrez retrouver ces cerfs-volants cet été dans le cadre de l’exposition Land Art En vies de la Boutique des Idées à Pontarion. 

Caroline Polle, formée en anthropologie de l’art et des techniques, a d’abord travaillé comme guide-conférencière dans des institutions muséales et patrimoniales (MucEM, Musée du Quai Branly, Site remarquable des Murs à pêches) mettant ses aptitudes artistiques au service de projets de médiation artistique et culturelle. Depuis 2017, elle développe ces activités en tant qu’artiste-auteur.